Virginie Despentes, je la lis de temps à autre, elle fait partie de ces auteurs contemporains qui mettent des mots sur ce qui fait mal dans l'époque et dont la voix vient de temps à autre me relancer (ainsi Michel Houellebecq ou Lionel Tran). En dernier et après ses romans et nouvelles, c'est King Kong théorie qui m'avait marqué... et appris des choses sur le genre ou le féminisme pro-sexe.

Et voilà qu'on me fait parvenir - un lecteur espagnol de Têtu que je salue ici - une tribune fort bien "torchée" et pleine de sel. Drôle, à la fois pleine de bon sens et de colère. Un "foutez-nous la paix !" venu du fond du coeur.

Enfin, pour les hétérosexuels qui comme moi ne rêvent pas du modèle classique made in USA - l'ensemble angoissant papa-maman-enfants-chien-pavillon - lire de toute urgence Pornotopie de Beatriz Preciado.

Vivre et se laisser vivre les uns les autres, est-ce trop demander ?

Quelques sorties remarquables chez des éditeurs d'histoire que je "fréquente" assidûment :

- Chez Nouveau Monde : Machiavel, Le Prince (édition illustrée)

- Chez Tallandier : Bernard Cottret, Thomas More

- Chez André Versaille éditeur : Les pirates juifs des Caraïbes

- Aux PUR : Pierre Prétou et Denis Roland (dir.), Fureur et cruauté des capitaines en mer

- Chez Perrin : Nicolas Milanovic, La princesse Palatine, protectrice des animaux

- Chez Vendémiaire : Marie-Josèphe Bonnet, Liberté, égalité, exclusion

- A La Fabrique : Eric Hazan, Une histoire de la Révolution française

- Aux Editions Champ Vallon : Aurélien Lignereux, Servir napoléon

- Chez CNRS Editions : Thierry Lentz, Napoléon diplomate

- Aux Belles lettres : Adam Tooze, Le salaire de la destruction

Pas le temps de tout lire, une vie ne suffit pas hélas.

Ne pas hésiter à me signaler des sorties de livres, suis friand de bibliographie.

La Fondation Napoléon m'envoie sa newsletter. Je retiens surtout la sortie de cette somme, Napoléon et les arts (chez Citadelle et Mazenod). Plutôt cher, évidemment, vu l'objet. Moins cher et passionnant* : Napoléon ou la destinée de Jean-Marie Rouart (Gallimard), suis plongé dedans.

* Même si - précisément - son Napoléon est souvent loin du mien. A chacun son Napoléon... ce qui témoigne de sa situation unique dans l'histoire de France.

Quelques titres évoqués hier soir au long d'une discussion suivie et animée (en bonne compagnie) :

- Pornotopie, de Beatriz Preciado (Climats)

- Trouble dans le genre, de Judith Butler (La Découverte)

- Penser la violence des femmes, un collectif (toujours à La Découverte)

- Une histoire de la Révolution française, d'Eric Hazan (La Fabrique)

Pour découvrir Sophie Wahnich, "une historienne des émotions", cette vidéo est bien.

Et un petit extra pour la route.

Le tout étant dédié à ma chère Adélaïde.

Et parce que tout ne se vaut pas, honneur aux héros de Stalingrad* ! Nous leur devons notre salut en grande partie, loin de la destruction nazie de toute humanité. Hélas, Politzer comme Benjamin sont morts avant la conclusion de cette éclaircie relative dans le siècle. Et pour savoir ce qu'un "hourra" de célébration de la "Grande Guerre Patriotique" fait, écouter attentivement - je dis bien écouter - cette vidéo.

* Toujours lire Beevor et Grossman.

Etranges pulsions chez les panslaves néo-païens ? Un clip jouissif. Plutôt sexy, les peaux de bête crues à même les chanteuses de folk-métal, non ? On aurait presque envie de se laisser sacrifier sous un chêne... La Russie constitue décidément un étonnant laboratoire contemporain : c'est Masha Scream et les Pussy Riot.

Pour qui voudra, un peu d'évasion astronomique, hors du plancher des vaches en péril. C'est à La ville brûle, bon éditeur s'il en est, et que l'on pourra retrouver lors du salon L'Autre Livre.

Si comme moi, vous préférez les vaches aux aéroports de trop (comme s'il n'y en avait pas assez dans un pays en crise et où les pilotes ne trouvent pas de boulot), allez écouter CECI. Espérons que tout cela finisse par des sourires... et un livre Champ Vallon.

Cet homme respectable, issu d'une grande famille espagnole - une histoire de l'Espagne du siècle passé se lit à travers elle, ses ramifications, les choix des uns et des autres, leur postérité, etc. - décédé il y a peu, dont Quarto a recueilli une bonne partie de l'oeuvre. Et voilà à présent un titre inédit et posthume, des Exercices de survie* pour nos temps difficiles. Toute lueur est bonne à voir.

* D'autres résistances, ICI et LA.

Très éloigné de la belle figure de Gramsci qui ne l'appréciait guère, Malaparte le "caméléon" ne cesse d'intriguer. Après son édition française, voici l'édition espagnole de l'énorme biographie écrite par Maurizio Serra. Dans El Pais de ce jour. Ne pas lire Malaparte*, c'est se priver d'un pan de la compréhension du terrible XXe siècle. Gilles Collard résume cela ainsi : "une fascination pour l’ambiguïté et le mal (un grand match pourrait se jouer ici entre Malraux et Malaparte)". Et pour le pouvoir, évidemment, ce qui est lié.

* Deux nouvelles occasions de le faire, aux Belles Lettres. Et bien sûr, toujours sa Technique du coup d'état.