Grouillements, et vie qui résiste dans la sphère sociale. Cela m'évoque Rousseau par moments, Jared Diamond à d'autres, des peintres ici et là... et des cauchemars parfois. C'est la Canopée de Karine Bernadou (Atrabile). Une lecture marquante, un livre repéré au dernier FIBD.

Voici trois ouvrages qui valent d'être lus et défendus :

- la thèse de Jean-Christophe Menu, La bande dessinée et son double (l'Association), ce n'est pas tous les matin que ce bon vieil Artaud résonne dans notre champ d'activités ! Artaud-Marat-épouvantail, une figure sur laquelle je travaillerai un jour, avec souffrance et joie.

- encore un livre important de L.L. de Mars, on verra ICI qu'il brasse des choses du premier rang de ce qui doit inquiéter et réjouir un artiste : Comment Betty vint au monde (Tanibis).

Un homme qui écrit de telles lignes mérite une attention soutenue : "ce récit s'achève par la mort de Betty parce que dans un récit la mort n'est qu'une convention signifiant qu'on a clôt une première lecture. D'innombrables autres chapitres peuvent naître de chaque page, dans une autre direction. Un livre est le centre d'un infini concentrique."

- Et c'est pas fini ! une (re)découverte de ce dernier salon de Sérignan, l'oeuvre de Guitton, dont je ne connaissais que des bribes, et qui fait l'objet d'un magnifique grand livre à couverture sérigraphiée, tout cela édité par Le chant des muses, éditeur de Béziers.

Quelque chose d'adapté en certains cas (Ego restant bien sûr en librairie), l'éditeur s'en explique ICI. C'est précisément dans cette édition que je possède Les soeurs Zabîme, d'Aristophane, et j'en suis tout à fait satisfait.

Rien ne vaut un bon libraire, mais les temps sont durs pour la petite édition de qualité. Mieux vaut la soutenir, ce qu'elle publie est souvent irremplaçable.

Quand tout semblait plus simple concernant la domination politique... rien de tel alors qu'un bon vieux trône !* C'est toujours plus "glamour" qu'une chaise percée et notre époque court désespérement après le glamour : cela habille et masque, après tout. Comme une belle tapisserie posée sur une rangée de jambes lépreuses. Humain, si humain...

* Comme Napoléon semble naïf en 1804 ! A cela, 1815 vient administrer une certaine leçon de réalisme politique. Le meilleur moment de la vie de Benjamin Constant...

Voilà une exposition un tantinet incongrue, mais néanmoins intéressante pour qui s'intéresse à Hugo*. Le fétichisme attrape tout ce qu'il peut !

* Je recommande cette édition d'Histoire d'un crime, qui tient bien en main et en bibliothèque.

Encore un salon parisien, celui-ci au 56e étage de la Tour Montparnasse les 10 et 11 juin. Pendant ce temps-là, je serai au niveau de la mer, au festival de bande dessinée de Sérignan.