Belle présentation par Claude Guillon, vrai ami de la Révolution française (tout comme Eric Hazan) d'un volume d'historiographie autour d'une question épineuse (Société des Etudes Robespierristes). Une historiographie grandement compliquée par des questions politiques... l'on pourra d'ailleurs faire un lien avec cet autre volume.

Je reviens un peu au roman contemporain en ce moment. A lire :

- Octave roi, de Nicolas Chaudun (Pierre-Guillaume de Roux)

- Turbans et chapeaux, de Sonallah Ibrahim (Actes Sud)

- Le tort du soldat, d'Erri di Luca (Gallimard)

- La Bataille d'Occident, d'Eric Vuillard (Actes Sud)

Un peu de soleil, et des moments perdus.

Bernard Delvaille dixit : "Les livres de voyage de Gautier étaient considérés comme ses livres les plus réussis. [...] Et nous, voyageurs du XXe siècle, ne sommes pas loin de penser de même." (p. 117 de la réédition de 2003 de son Théophile Gautier).

A vérifier entre les pages de cet épais volume sur Constantinople (Bartillat). Bien sûr, je garde de la tendresse pour Le capitaine Fracasse, souvenir de lecture enchanté (et lointain).

Je descends prochainement à Toulouse, et si tout va bien je pourrai voir cette petite expo fascinante "Permis de construire. Des Romains chez les Gaulois". En collaboration avec l'INRAP. 

Une précieuse amie s'y trouve, à écouter sagement je suppose : le colloque parisien sur Joseph Roth. J'en apprends la tenue un peu tardivement, que les lecteurs de ce blog m'excusent. 

L'Humanité (pour Valère Staraselski et Robespierre) et Le Monde (pour le débat Sternhell/Sirinelli).

Bon, Dominique Paganelli écrit ce livre comme journaliste et spécialiste des questions de justice, habitué des procès etc. Très bien.

Quant à l'historienne Jacqueline Lalouette, élève du grand Agulhon et membre de l'IRHIS, elle publie ceci. Très bien aussi.

Ces deux livres sur l'assassinat de Jaurès peuvent cohabiter sans se manger l'un l'autre. Et même leur coexistence me semble saine. Deux livres qui n'encombrent pas les tables des libraires, donc.

Dans la catégorie du n'importe quoi et des "Historiens de garde", voici la réponse de trois bons spécialistes à un journaliste-vedette sur la localisation d'Alésia*. Au lieu de laisser les historiens diffuser leur travail dans le grand public, tous ces journalistes et essayistes s'efforcent de leur mettre des bâtons dans les roues. Assez hallucinant, mais l'époque est hélas au sensationnalisme, au complotisme et à la paranoïa. Tout comme l'idiot athée qui fait des contre-histoires sur tout et n'importe quoi, sans jamais maîtriser son sujet.

Lire directement un bon livre d'histoire sera toujours mieux que se taper une énième vulgarisation fantaisiste. Et remettre en cause la localisation d'Alésia présente à ce stade autant de sens et d'intérêt que de chercher l'Atlantide au Pôle Sud**.

Quant aux "querelles d'historiens"... elles n'ont lieu effectivement qu'entre historiens ! Un journaliste à grande gueule et fort battage médiatique ne remplacera jamais un spécialiste d'épigraphie, d'archéologie ou de philologie qui aura sué sang et eau dix ans sur un sujet difficile.

Les vraies querelles historiographiques sont saines, elles : La chute de Rome de Bryan Ward-Perkins (Alma) fera couler beaucoup d'encre (et de salive de colloque). C'est ainsi que progresse la recherche scientifique... et certainement pas au café du commerce médiatique.

* Une question pourtant réglée depuis longtemps, voir le point fait par ces ouvrages 1 et 2.

** Ou de la chercher tout court en tant que telle, cf Vidal-naquet.

Un petit bijou que je découvre juste : Le cantique de frère Soleil, de Saint François d'Assise (Alma) présenté par le médiéviste Jacques Dalarun, auteur d'un livre impressionnant (idem). Si Alma se trouve parmi mes liens d'éditeurs, ce n'est pas pour rien.

Pour cette fois, je suis d'accord avec l'historien proche de Furet Patrice Gueniffey*, lequel s'élève contre les déclarations mal inspirées d'un acteur pourtant assez sympathique par ailleurs. Et de toute évidence, oui, "cet hymne incarne les principes de la Révolution française". Bien la peine d'avoir été le Tarquin des "Chouans !" autrefois...

[Il serait temps que les comédiens cessent de se mêler d'histoire, en tout cas pour raconter n'importe quoi en profitant de leur aura médiatique. Pauvre Jeanne, elle mérite mieux. Au moins, l'excellent Torreton de "Capitaine Conan" a trouvé un registre à lui pour parler de la France passée, simplement et sans donner de leçon.]

De même la réponse détaillée d'Edgar Morin** me convient tout à fait. Morin écrit là l'un des textes les plus justes sur la Marseillaise... depuis les pages finales d'Olivier Bramanti dans son Jeanne (Carabas).

On ne peut avoir de révolution sans révolution, comme disait en gros Robespierre. Et tous ceux qui pleurnichent devant cet hymne "sanguinaire" font pitié à voir. 

Quant à la critique de son utilisation depuis la Révolution française, voilà une autre affaire, autrement sérieuse.

* Pour la peine, je trouverai le temps, cet été ou cet automne, de lire son Bonaparte (Gallimard).

** Pour la peine, je trouverai aussi le temps de lire Mon Paris, ma mémoire (Fayard).