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BENITORAMA

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15 octobre 2011

Le tournis

Dans M. le magazine du Monde*, daté du 15 octobre 2011, ces mots de Christian Salmon, dans son article "De Dukan à Lacan" : "Dans nos sociétés néolibérales, le défi lancé aux individus n'est plus de "rester soi-même" dans un environnement changeant, mais de changer sans cesse et de s'adapter aux circonstances fluctuantes de la vie."

Dans le même numéro, l'article sur les "Petites mains, place Vendôme" exalte le rapport au temps, à l'apprentissage, à la transmission des artisans du milieu du luxe. Très bien et très juste... mais pourquoi serait-ce réservé à ces travailleurs, quand les autres deviendraient des unités interchangeables, bien au-delà encore de la cadence taylorienne** moquée par Chaplin ? Voir à ce propos le bel Eloge du carburateur (La Découverte).

Je profite pour questionner - il suffit de parcourir les revues pour savoir à quoi je fais allusion - l'étrange "coppolisation" et "macaronisation" de la reine Marie-Antoinette. Il s'avère que le républicain que je suis a mille fois plus de respect pour elle que certains chantres de la destruction de l'histoire... par le glamour. Respectons les personnages historiques qu'ont été Marie-Antoinette et Louis XVI, ne les privons pas de leur densité, de leur substance, notamment politique (et "contre-révolutionnaire"), juste pour colorer ou meubler. Pour accéder un tant soit peu à leur mentalité et leur pensée, autant aller les lire directement, ELLE et LUI***. Ensuite, avec sérieux, le temps de la critique.

* Je regrette, comme beaucoup de lecteurs du Monde, la fusion du Magazine du samedi, voué aux reportages, et de M le mensuel de mode et culture : étrange assemblage qui peine à trouver ses marques et désarçonne tout autant dans mon entourage. Ces deux magazines avaient une identité forte et propre, leur fusion était-elle indispensable ? A suivre.

** Ne pas rater la réédition de Lénine, les paysans, Taylor, de Robert Linhart, au Seuil. Sur la pratique de la chaîne, ce livre chez Agone.

*** Ne serait-ce que pour comprendre le rôle, majeur, de la piété catholique dans leurs réactions sous la Révolution : passer à côté ou la tourner en dérision - triste cynisme contemporain - c'est se priver de comprendre.

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14 octobre 2011

Le dernier chevalier ?

On disait cela de Louis XIII. Malgré ses guerres, Louis XIV aura quant à lui gardé l'image d'un roi bureaucrate.

Je suis en ce moment quelque peu réfugié en plein XVIIe siècle (beau siècle de régences féminines), loin de nos turbulences, en plein dans les leurs.

Enfin... par l'illusion délicieuse du récit ! L'inquiétante étrangeté du mouvement diachronique, l'exotisme de ces autres qui ont été... comme courir après des parfums éventés. Délicieux, infiniment délicieux.

14 octobre 2011

Le chevalier, la dame et l'ours

Voilà un peu pour ce qui est des chevaliers ! Et cette formidable série de livres sur les Dames du XIIe siècle. Il ne faut pas non plus jeter le "temps long" de l'imaginaire avec la poisse des inégalités diverses et variées.  Freud et ses élèves nous aident tout de même un peu. Mais pas facile quand même de vivre au XXIe siècle...

14 octobre 2011

Chevalier et princesse

Déconstruire* dans la finesse, ou apporter un autre éclairage, se méfier de ce qui serait naturel et qui ne serait que naturalisé, réfléchir à la féminisation des mots (mais sans torturer notre belle langue... que font donc les académiciens, voilà qui les occuperait utilement !), ne pas jeter le bébé du genre avec les excès de son eau, etc.

En attendant, cette initiative à Angoulême, à la MPP ce soir.

Le sexisme a baissé depuis l'époque des "Mad Men", mais il a encore de sacrés restes !

*Un excellent petit album à offrir aux adolescents, ça déconstruit sec : le Princesse aime princesse de Lisa Mandel.

12 octobre 2011

Par l'amour

Ces belles phrases du pauvre Muriel, héros quichottesque et révolutionnaire du roman de Perez-Galdos, L'audacieux :

"Les hommes ne doivent pas devenir égaux en s'entretuant, oh non; l'égalité ne doit pas advenir dans le monde autrement que par l'amour." (traduction libre de ma part)

A la fin du roman, le héros martyrisé devient fou et se prend pour Robespierre... et un autre personnage, pour Napoléon ! Il y a décidément de l'ouvrage pour Laure Murat !

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10 octobre 2011

Observation

Un certain storytelling aurait-il du plomb dans l'aile ? Les français ne sont pas dupes, il y a une vraie intelligence populaire de tout ça, et ce même si Marat en désespérait parfois il y a deux siècles. Une nouvelle lecture de Michéa* peut aussi faire avancer les interrogations (mais ce dernier aurait grand tort de jeter les oripeaux avec le brillant des Lumières). Les hommes de bonne volonté et de culture ne seront pas de trop, face à la barbarisation qui gagne.

* Le lecteur que je suis espère surtout de Michéa - ou de l'un de ses "élèves" - une somme généalogique sur la "common decency"... quelque chose de l'ordre de Je chante le corps critique ou Les forçats de la mer. Une plongée en immersion dans les "archives" du peuple et de sa décence ordinaire] . 

7 octobre 2011

"C'est à ce prix que nous mangeons du sucre"

Dialoguer avec les collections d'un musée, plus ou moins grand, constitue évidemment un défi de choix pour tout artiste. J'attends pour ma part qu'un musée me laisse dormir en ses murs et m'imprégner de ses fantômes. En attendant, voici le "prix du sucre" à Bordeaux.

7 octobre 2011

Quelques pierres dans le puits

Comme je ne me rends jamais aux Universités d'été de la bande dessinée d'Angoulême, je profite de ce podcast pour écouter Loïc Néhou, l'éditeur d'Ego comme X.

[Je suis - soit dit en passant - très favorable au podcast et au mode d'écoute intime, refroidi, posé qu'il permet]

Signe d'espoir à mon sens, le "déficit de transmission d'expérience, de ressenti, d'oeuvre" dont il parle justement* se trouve comblé peu à peu, notamment par les copieuses éditions de correspondance en cours ICI et LA. L'accumulation d'intelligence vs un certain processus de décivilisation. Les Lumières malgré tout.

* Concernant notamment les classes populaires, c'était là l'idée de Bourdieu dans La misère du monde. Cela constitue l'un des axes du travail de Marcus Rediker.

7 octobre 2011

"Une certaine idée de la France"

Je parcours le Hors-série n°5 du Monde, consacré à "Charles de Gaulle. Une certaine idée de la France". Les joies de la bibliographie, sur un thème qui nous concerne tous en cette Ve République sinon finissante, du moins mal en point. Je pioche dedans :

- Pour les oeuvres elles-mêmes du général, voir la bibliographie du hors-série en page 121... et les éditions Plon et La Pléiade/Gallimard

- La monumentale biographie de Jean Lacouture, édition définitive sous coffret avec album de photos (Seuil)

- Celle de Paul-Marie de La Gorce (Nouveau Monde), dont j'ignorais l'existence (j'aime bien cette maison d'édition pourtant, pour ses livres sur Napoléon)

- L'excellent Devenir de Gaulle, chez Perrin, dont la lecture m'avait passionné cet été. Jean-Luc Barré écrit très bien, ce qui n'est pas un luxe en histoire.

- Le copieux Dictionnaire de Gaulle, chez Bouquins/Robert Laffont.

- De Gaulle et Malraux, le discours et l'action, de Marie Geffray (François-Xavier de Guibert)

- L'édition Quarto/Gallimard de C'était de Gaulle d'Alain Peyrefitte

- Evidemment, Les chênes qu'on abat, de Malraux

- Le classique De Gaulle, histoire, symbole, mythe, chez Pluriel, de l'historien Maurice Agulhon

- Cette somme d'Alain Larcan, qui semble indispensable : De Gaulle inventaire. La culture, l'esprit, la foi, chez Bartillat

Et en guise de conclusion de cette petite liste sélective et pour ouvrir, le livre de Marc Ferro, De Gaulle expliqué aujourd'hui (au Seuil).

7 octobre 2011

Meta Maus

Pour marquer et accompagner la présidence d'Art Spiegelman à Angoulême cette année, voici bientôt Meta Maus (chez Flammarion en France).

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