Pour une amie parisienne, lectrice de ce blog, et qui s'intéresse à Léo Ferré (moi, pas beaucoup, je dois dire), ces Orages libertaires (ACL), consacrés au chanteur et poète.

Un livre feuilleté en librairie et une exposition, un vernissage... une occasion particulière de découvrir la galerie :

Très belle librairie que Violette and co, je recommande fortement, je n'y suis passé que deux fois, mais l'endroit est accueillant et agréable*.

La dernière newsletter des éditions Syllepse (sur ma pile "à lire prochainement", Une révolution inachevée), annonce ce petit événement autour du féminisme, chez Violette and co.

Je signale aussi une rencontre ultérieure en leurs murs autour de l'impressionnante somme collective intitulée Penser La violence des femmes**, bien loin des caricatures que certains font actuellement des problématiques du genre***.

Un livre qui devrait notamment ouvrir un certain nombre de chantiers.

* Et à quelques pas d'un autre lieu appréciable, Le Pied de Biche. 

** Un livre tellement passionnant, qu'à peine ai-je eu le temps de lire la contribution sur les femmes génocidaires au Rwanda qu'on me l'a emprunté ! Je ne sais quand je le reverrai, peut-être quelque amazone me le rapportera... A noter, le texte de Guillaume Mazeau sur Charlotte Corday (pour lire plus complet, voir son Bain de l'histoire).

*** Une question connexe : quel éditeur aura la bonne idée d'offrir aux lecteurs français cet original travail foucaldien ?

- La Fête de l'Humanité, évidemment.

- "Catastrophe(s) !" Un salon des éditeurs et des revues de critique sociale et politique à venir le 22 septembre.

- La surprise de cette rentrée éditoriale... un livre d'Eric Hazan sur la Révolution française (aux éditions La Fabrique), en pas moins de 400 pages. Visiblement possédé du feu sacré, on peut en attendre beaucoup. Eh oui, le feu soit disant éteint (Furet...) couve encore sous la cendre.

Pour une trépidante réflexion matérialiste (les cathédrales, Robespierre, Napoléon, Marx, Jaurès... et la vie est belle) se reporter à cet intriguant petit livre de Bernard Naccache Marx, Engels et le singe (L'Harmattan). Quant aux actuelles découvertes sur les hominidés, elles compliquent encore le schéma des origines, sans que l'on sache trop à quoi s'en tenir. Tout bouge, tout se bouscule, et cela devient vertigineux. Ainsi, la dernière frontière...

Un livre fondamental, mais qui manquait à ma bibliothèque, ce sera bientôt réparé : L'argent des cathédrales, de Henry Kraus, en édition de poche (Cerf/CNRS). Une nécessaire histoire matérielle... mais bien des mystères restent sur la "possibilité d'une cathédrale" en société pauvre et non-abondante. L'on reste tout de même pantois* devant l'établissement d'un manteau de cathédrales** à travers l'Europe dans ces conditions. La force du sacré... difficile à comprendre en société sécularisée. Au fond, rien ne nous est plus exotique que le passé : là réside - en attendant Mars et plus - notre véritable dernière frontière***.

* On a beau lire historiens, anthropologues, économistes et autres, quelque chose demeure : sinon, nous ne serions pas des hommes.

** Une photographie de Fabrice Neaud pour illustrer cette référence bibliographique, ici la cathédrale de Beauvais. Quant à celle de Saint-Malo... les participants au salon de bande dessinée de la cité maritime peuvent toujours lire CECI avant d'aller la découvrir.

*** Et nul besoin de Kennedy ou tout autre charlatan pour l'aborder : il suffit de livres, de pierres, de paysages... et de dérive.

Rouart est toujours plaisant à lire, en témoigne son Bernis. Voici à présent un Napoléon*, témoignant de la fascination de l'écrivain pour l'histoire : toute une tradition littéraire française, en général assez féconde.

"La République est une ingrate" (dixit Rouart dans le JDD de ce jour) qui ne commémore point et tourne le dos à l'homme. On se souvient de 2005...

Je partage ces mots de l'entretien, qui peuvent lui faire une conclusion : "C'est le plus grand présent-absent de notre histoire". Voilà qui est joliment dit, et tout à fait juste** (et une raison majeure de ladite fascination).

* Gallimard pour tous deux.

** Robespierre, lui, étant en quelques sorte absent(éisé) : à refuser de le voir "par dessus Napoléon", il y a là toute une explication de l'époque. Ne sommes nous pas les arrière-petits enfants malheureux de Thermidor ?